Après l’émotion , place à la raison. Mohammed Hifad

par **Mohammed Hifad** Lun 29 Juin - 22:30

Après l’émotion , place à la raison.
Mohammed Hifad

Comment un excellent étudiant peut-il basculer dans le crime sans préavis ?
Cet étudiant tunisien voit une Révolution avortée par les Islamistes et les Occidentaux , des hommes de gauche et du peuple assassinés, du chômage partout, des conditions de vie et de travail lamentables, aucun droit ,aucune perspective d’avenir et le retour au point zéro avec les mêmes politiciens (il ne manque que Ben Ali ) qui avaient vendu le pays et le peuple .
Cet étudiant n’est pas un tueur ordinaire.
Il se suicide en frappant non pas d’innocents touristes mais les symboles du capitalisme sauvage qui exploite les Tunisiens depuis plus d’un siècle avec la complicité intéressée des dirigeants pourris et corrompus.
C’est facile de tout lui mettre sur le dos pour se donner la conscience tranquille.
Non , il faut revoir le problème d’une manière global.
Il ne s’agit pas d’un ignorant fanatisé comme on veut nous le faire croire.
Ce jeune homme est un révolutionnaire qui nous envoie un message très fort à tous , Nord Africains et Occidentaux .
Quel est l’avenir de notre jeunesse et de nos pays dans ce système global où tous les jeux sont faits sans nous ?
Telle est la question !
Daeach ne fait que salir la mémoire de cet étudiant en revendiquant son acte pour sauver la face de ses bailleurs de fonds.
La situation est tragique et il ne faut pas l’expédier rapidement avec des bouquets de fleurs sur le lieu du drame.
Les touristes doivent choisir entre leurs propres personnes et le capitalisme sauvage qu’ils symbolisent et dont ils sont complices .
S’ils veulent aller en Tunisie et être solidaires avec les Tunisiens , ils doivent accepter de passer leurs séjours chez des familles tunisiennes, chez le peuple, et faire du tourisme convivial et solidaire et non le tourisme de luxe qui vole tout ce qu’il y a de beau dans les pays des autres et le leur vend au prix fort.
Celles et ceux qui sont décédés sont indirectement responsables de leurs morts en allant dans un lieu où ils sont complices de la mafia internationale du tourisme et du capitalisme sauvage .
Ils doivent savoir où aller et quoi consommer pour ne pas être complices et victimes toutes désignées de l’exploitation et du crime organisé internationaux.